Certains l'auront sans doute compris ou tout du moins supposé, mais le silence de ces derniers jours n'a absolument aucune cause professionnelle et n'est encore moins un abandon de ma part lié à une quelconque lassitude ou manque d'inspiration selon de quel coté on se place.
La santé de papa, pour une fois je passe en priorité, donc de papy, mais je n'en n'oublie pas les enfants, est au plus bas. Au point que nous venons de vivre ces dix derniers jours deux "faux départs" pourtant annoncés avec certitude par les médecins. En effet la situation s'est aggravée jusqu'au point de non retour, dixit le corps médical, mais, alors que les pronostics annoncent le pire, 'sieur mon papa ne semble pas vouloir entrer dans les statistiques de la science. 
Depuis la fin de ce weekend les toubibs ne se prononcent plus et se contentent d'un "état stationnaire". Car papa, aussi unique est il pour moi, n'en est pas moins un cas tout aussi unique pour la médecine. Tout en devant son salut à une machine qui le fait respirer, il continue de fournir contre toute attente une énergie suffisante grâce à un coeur exceptionnel dont je nous souhaite d'être les héritiers génétiques, mes enfants et moi.
Il n'est pas évident de se préparer au départ d'un proche, mais s'y préparer plusieurs fois de suite relève de la torture psychologique et sentimentale. Je ne reproche rien à personne, surtout pas au personnel médical qui se demmène depuis bientôt quatre mois pour aider papa (papy), et dont le professionnalisme, la franchise et l'honnêteté intellectuelle sont à mettre en exergue, mais c'est quand même une sacrée épreuve de la vie que de s'attendre à perdre son père plusieurs fois de suite et aussi d'assister impuissant au chagrin répété des autres, maman en tête. 
Je ne me pose pas en victime, car c'est le lot de tout le monde de passer par là, seules les circonstances diffèrent, à chacun de porter sa croix. J'ai tout simplement envie d'exprimer un peu ce qui me passe par la tête et le coeur depuis quelques jours maintenant. 
Mon père n'ayant jamais pu voir sa petite fille, je me suis permis de venir lui présenter en main propre, ce qui lui a permis a défaut de l'admirer physiquement, de pouvoir l'entendre, celle ci l'ayant gratifié d'un superbe cri comme elle seule a le secret. Cela peut paraitre idiot mais dans ces moments là on a la sensation d'accomplir un désir caché, un souhait gardé secret. Je ne vous cache pas que ce fut un moment assez difficile émotionnellement, mais le regret de ne pas l'avoir fait aurait surement été encore plus douloureux.
Heureusement que les enfants sont bien trop jeunes pour comprendre ces évênements, je crois qu'il n'aimerait pas leur faire subir ça, lui qui ne se plaint jamais aux autres. 
Quoi qu'il en soit la vie continue, et chaque jour qui passe est une journée de gagnée.


See you next time space cowboy.