Ce que j'aime, ce que j'en sais, ce que je sais.
MMhhh comme la situation a bien changé en quelques temps. Que faut il en penser ? que faut il faire ?
Nul besoin de revenir sur les éléments, je crois que même les indigènes de Papouasie sont au parfum. Mais à quel parfum ? Pour suivre l'actualité en quasi permanence, il faut bien reconnaître que l'information qui nous est donnée est une merde sans nom. Excessive dans le ton, gonflée de catastrophisme, débordante d'explications erronées, contradictoires voire fausses, et surtout distillées avec en moyenne 8 à 12 heures de retard sur l'événement. Les journalistes, ils se présentent ainsi, nous vomissent leur discours digne des plus mauvaises séries B américaines. Et je ne parle pas de la musique mytho et sur fond de logo "ALERTE NUCLEAIRE", je crois nager en plein mélo, sans compter ces envoyés spéciaux qui interprètent des propos et des situations qu'ils ont devant eux sans même en saisir le fond, préférant s'accrocher à la forme dont ils ne saisissent même pas le sens profond. Par pitié, cessez de chercher des images pour illustrer les propos que vous ont commandés vos patrons en régie. Un témoignage en guise de vérité, un exemple en guise de généralité, pardonnez moi si l'ai déjà dit sur Facebook, mais j'ai pris des bulles en dissertation pour moins que ça.
Bref, l'heure n'est pas à aboyer, je préfère donc éteindre ma télé. Il y a plus grave et surement plus d'énergie à dépenser ailleurs.
Tout d'abord, je souhaite attirer l'attention du peu de lecteur dont je fais l'objet, sur ces "volontaires" dont personne ne parle et qui risquent leur vie pour sauver le destin des leurs et par extension le nôtre.
Actuellement la crise est grave; des milliers de morts et blessés, et des centaines de milliers de victimes encore dans les décombres ou entassés dans des gymnases, sans eau courante ni électricité ni médicament, avec des risques d'épidémie tous les jours plus pressant. A cela s'ajoute la menace d'une contamination radiologique d'envergure si toutefois tous les efforts entrepris ne permettaient d'enrayer le fusion des coeurs. Et au milieu de tout ça, on trouve des hommes, comme vous et moi, pompiers, policier, militaires, techniciens, experts, dont certains ont quitté les décombres dans lesquels ils étaient pour prêter main forte à la centrale de Fukushima n°1. Ces hommes, dont tout le monde se contre-fout apparemment, sont volontaires pour agir. Seulement quelqu'un a-t-il la moindre idée des risques qu'ils encourent pour accomplir des actions parfois très simples mais nécessaires?
L'activité au plus près de la centrale est importante, et le débit de dose est tel qu'il est impossible d'y séjourner au risque d'encourir de graves conséquences pour la santé. Cependant il faut agir, et pour celà il est nécessaire d'être au plus près pour être le plus efficace possible. Alors pour y arriver, il faut des volontaires, des Kamikazes diront certains et l'idée n'est pas tellement éloignée. Il va de soi qu'on ne jette pas les gens dans la gueule du loup, tel du bétail qu'on envoie à l'abattoir, car là où le bétail est contraint, le volontaire à toujours le choix de refuser. Cependant ils y vont car sans eux la partie serait jouée d'avance, Centrale 1 - Homme 0. Chaque action qu'il leur est demandée fait l'objet d'un calcul d'exposition en fonction des informations détenues et des valeurs acceptables au regard de la vie humaine. Le geste sera répétée jusqu'à ce qu'il soit parfait car ce qui compte c'est le temps. S'exposer le moins de temps possible pour sauver son "cul", c'est un des principes de la radioprotection. Je vulgarise abusivement, mais j'aimerais que les gens comprennent ce que les médias sont incapables d'expliquer avec des mots simples sans faire flipper personne. Une fois le geste ou l'action maîtrisée, on définit un temps limite pour l'accomplir, et il faudra s'y tenir sous peine de s'exposer excessivement. Une fois l'action et le temps défini, il ne reste plus à ces volontaires que de se jeter dans le bain avec l'espoir que cela contribue à une évolution favorable de la situation et en cela rien n'est moins sûr.
Alors pour résumer, actuellement, des hommes se portent volontaire pour accomplir une action qui engendrera inévitablement une exposition au rayonnement ionisant, dont ils connaissent la valeur et en acceptent les conséquences pour leur santé. Cette dose ne devrait pas être mortelle, loin de là, le dévouement ne saurait devenir un sacrifice, sinon les candidats ne seront pas légion. Mais toutefois, honneur doit leur être rendu car ils n'agissent pas que pour leurs compatriotes, mais pour le bien être de nous tous. N'oubliez pas que la nature n'a pas de frontière, et le vent emmène bien ce qu'il veut où il veut.
Je m'arrête là pour aujourd'hui et souhaite que cette situation trouve rapidement une issue favorable.
See you soon.